
Au cœur de l’évangélisation chrétienne se trouve la Grande Commission, un appel divin clairement exprimé dans l’Évangile de Matthieu (28:19-20) qui invite à « faire de toutes les nations des disciples ». Cette mission, traditionnellement interprétée et mise en œuvre à travers la prédication et l’enseignement, néglige souvent les contributions riches et variées des arts sacrés, en particulier celles du chantre. Dans un ministère ecclésial où la parole et le son s’entremêlent, le rôle du chantre dans la réalisation de cette commission mérite une attention particulière, notamment pour son potentiel à transcender les frontières culturelles et linguistiques.
Nous nous proposons d’explorer la contribution unique des chantres à la Grande Commission, en cherchant à répondre à une question fondamentale : Comment la musique et ceux qui la portent peuvent-ils jouer un rôle central dans la discipleisation[1] des nations ? Pour les chantres, cette réflexion vise à approfondir la compréhension de leur vocation au sein de l’œuvre missionnaire, tandis que pour les théologiens, elle propose une analyse renouvelée de l’adoration comme forme de témoignage et de ministère.
Nous nous efforcerons de définir les fondements bibliques et théologiques qui établissent le chantre comme un acteur de la mission, et de mettre en lumière, à travers des applications pratiques et des exemples contemporains, les façons dont la musique sacrée contribue efficacement à la diffusion de l’Évangile. En s’appuyant sur une méthodologie qui intègre l’exégèse, l’analyse historique et la pratique contemporaine, cet article vise à tisser une connexion vivante entre le ministère de la louange et l’impératif missionnaire.
Dans une ère où la musique a le pouvoir d’unir les cœurs et de franchir les frontières avec une aisance que peu de mots peuvent égaler, il devient essentiel pour l’Église de reconnaître et d’optimiser le rôle du chantre. Alors que nous explorons cette synergie entre adoration et mission, nous aspirons à équiper les chantres d’une perspective enrichie de leur appel et à offrir aux théologiens de nouvelles avenues de réflexion sur la discipleisation à travers l’art de la louange.
[1] Le terme « discipleisation » n’est pas couramment utilisé dans la littérature théologique ou ecclésiastique francophone ; il être une création néologique dérivée du mot « disciple ». Dans le contexte de notre article, le mot « discipleisation » devrait être compris comme le processus de faire des disciples, c’est-à-dire l’action d’enseigner, de former et de convertir des individus en disciples de Jésus-Christ, conformément à la Grande Commission. En d’autres termes, la « discipleisation » serait l’ensemble des efforts et activités entrepris par l’Église et ses membres pour éduquer et guider les croyants dans la foi, les aidant à croître spirituellement et à vivre selon les enseignements de Jésus. Cela inclut l’évangélisation, l’enseignement, le baptême, et l’inculcation de principes chrétiens dans la vie quotidienne, le tout dans le but de former un disciple engagé et actif.